Daniel Couvreur, TINTIN au Congo de Papa, pp 64, 2010.
Avec la contribution d’Alain De Kuyssche.
« Tintin au Congo » a paru la première fois en 1931, dans le journal « Le Vingtième Siècle », dirigé par l’abbé Wallez. L’édition, en 110 pages en noir et blanc, aura un succès fou et sera réédité 9 fois en 12 ans. La dernière édition paraît en 1944. Après cela, en 1946, le livre sortira en 62 pages colorées et donc complètement revu. C’est l’histoire que nous avons tous connue.
Entretemps, au Congo, des constatations pénibles pour les congolais sont faites. Ceux-ci sont maltraités par les blancs et, en somme, devenus de nouveaux esclaves. Après une Commision d’enquête gouvernementale en 1904, Félicien Cattier en fait deux ans plus tard un rapport rebondissant dans son « Etude sur la situation de l’Etat Indépendant du Congo ». Il commence par des “termes qui devaient rester célèbres: La vérité est que l’Etat du Congo n’est point un Etat colonisateur, c’est à peine un état : c’est une entreprise financière… La colonie n’a été administrée ni dans l’intérêt des indigènes, ni même dans l’intérêt économique de la Belgique ; procurer au Roi-Souverain un maximum de ressources, tel a été le ressort de l’activité gouvernementale ».
La colonisation devait donc se faire dans l’intérêt des colonisés, mais les millions volaient plutôt vers ces entreprises, au désavantage complet des indigènes.
Après la reprise du Congo par l’Etat en 1908, des petites améliorations ont été apportées.
Et le problème : même dans les années ’30, et après, les belges étaient mal au courant de la vraie situation au Congo. Ils entendaient, lisaient et apprenaient aux écoles qu’au Congo tout était bien, dans le meilleur des mondes. « Un Congo de Papa » donc.
Et c’est en 1931 que l’histoire de « Tintin au Congo » apparaît. Et c’est dans le livre présent de Daniel Couvreur qu’on peut lire toute cette histoire concernant surtout (entre autres) le racisme possible dans « Tintin au Congo ».